lundi 25 août 2014

Lettre à un Ami disparu,



Nono,

Pas de Fleurs, désolée… Je ne savais pas pour l’accident, quand c’est arrivé, je n’étais pas là…
Je crois que j’ai quand même besoin de t’écrire cette lettre, pour encaisser le choc…
Nos chemins se sont séparés mais jamais nous ne sommes partis fâchés, chacun sa vie, ici et ailleurs.
Mais chaque souvenirs, chaque fou rire, chaque chagrin, sont dans ma mémoire…
Quand Monsieur Ducos m’a engueulé, car il pensait que je copiais sur toi en Maths, alors que ta feuille était aussi blanche que la mienne…
Notre voyage scolaire à Paris, où je pensais que le beau mec me draguait, mais enfaite ce n’était pas pour moi…
Quand tu as faillis nous quitter une première fois, ta maman m’avait téléphoné un dimanche matin j’étais en manœuvre pompier à la caserne, je n’ai pas hésité une seule seconde à pourrir le responsable, celui qui avait causé ta peine…Un gros enfoiré, quel connard !
Lorsque je t’ai aidé à assumer ton homosexualité, tu en souffrais tellement, tu n’osais pas en parler à tes parents, mais finalement toute ta famille l’avait très bien accepté. C’est normal, ils t’aiment tant… Une fois que tu avais assumé, tu étais beaucoup plus libre, tu étais moins renfermé…
Je me souviens de tous les sourires, de toutes tes larmes…
Je suis désolée de ne pas avoir été là pour tes obsèques, je suis désolée de ne pas avoir su avant…
Je suis heureuse de t’avoir revu… Le dernier souvenir que je garde de toi, est celui d’un jeune homme heureux, épanouit… Celui qui achète des Happy Meal à son chien…
Même si on ne se voyait plus je me disais que tu avais ta vie et que tu étais heureux… C’était tout ce qui importait…
Et puis il y a eu cet accident…Je ne veux jamais connaître la peine infligée à Emilie, mais on le sait tous, ça n’arrive pas qu’aux autres…
Je ne pensais pas non plus éprouver autant de peine… Tu étais mon Nono, mon meilleur ami de lycée… Je ne sais pas à qui parler de cette douleur que j’ai au fond de moi… Pour une fois que je me suis maquillée c’est ce matin que je réalise et que les larmes ne cessent de couler…
J’allais te dire Take Care, c’est une mauvaise habitude, c’est nul, maintenant il ne peut plus rien t’arriver…
Emilie m’a dit où te trouver, je viendrais te saluer avec une fleur… Promis !

Repose en Paix… Le plus dur c’est pour ceux qui restent…Tout le monde le sait !